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Qu'elle utilise la vidéo ou la photographie, Nathalie Rao interroge le rapport à l'oeuvre et au monde, de manière toujours expérimentale, proche de la performance. Son analyse de l'image passe davantage par le ressentir que le choc frontale.

Aujourd'hui, sa pratique s'attache à la manière de l'équation interrogative, son vocabulaire, son contexte.

La pièce, intitulée "projection", réalisée pour Sète, est une mappemonde au sol, constituée de sang artificiel, celui que l'on emploie au cinéma. La mappemonde constitue déjà en soi une déformation du monde, issue de différentes projections cartographiques, une peinture d'histoire équivalente à l'écriture des scribes : comptes des flus des marchandises et du paysage en réseau construit pour rendre exploitable l'expansion coloniale et commerciale de l'empire. Autre lecture de "projection", un point de vue en hauteur d'où la mappemonde devient miroir.Le spectateur peut alors voir son effet dans la glaçage rouge sang virant au noir sous les projecteurs du dispositif d'exposition.

Immersion: le temps de l'exposition, le processus va se mettre en oeuvre, l'image va bouger.

Une affiche composée d'une liste de mots, rouge sur fond blanc dresse le tableau d'une situation entre fiction et horreur, celle du film "exorsiste 3" qui donne le titre "exorsiste 4" à cette nomenclature de la violence latente, quotidienne et ordinaire qui constitue chacun. Un retour du refoulé ? La violence qui nous constitue questionne la personne et sa responsabilité, ses ambiguités et ses paradoxes, son identité, la violence et la peur, deux domaines, qui, à force d'être évité par le "politiquement correct", ne font qu'engendrer  des monstruosités.

Que choisit on lorsque l'on regarde une oeuvre d'art ?"

Utiliser une carte du monde,  nous dis Nathalie Rao, est un geste important en soi. "

 

Lise Ghéhenneux

 Tous droits réservés Nathalie Rao © 2024

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